Ce
jeudi 21 avril, à l’occasion de la prochaine édition des « 72 heures du
livre » qui se tiendra du 23 au 25 avril à Conakry, l’ancien
ambassadeur de France en Guinée, André Lewin, accompagné de Catherine
Clément, romancière et essayiste française a animé un point de presse à
la Maison de Presse, sise à Coleah, a-t-on assisté.
L’objectif
de cette rencontre était, selon André Lewin, de présenter le huitième
Tome de son livre intitulé « Ahmed Sékou Touré ».
Ce huitième
ouvrage, est la suite des sept autres Tomes à travers lesquels il
revient sur le parcours de celui qui a dit « Non » au général Charles
De Gaulle.
« Sékou Touré était un autodidacte dont les études
primaires étaient modestes. Il avait manifesté une certaine méfiance
vis-à-vis des intellectuels ou vis-à-vis des gens qui avaient des
diplômes. Parce qu’il sentait bien qu’il était un petit peu critiqué,
marginalisé par les gens qui étaient diplômés. Donc, très largement il
s’est fait lui-même comme autodidacte. Il lisait énormément …", a-t-il
témoigné. Avant d’ajouter que l’homme était un véritable orateur.
C’est
sûr, précise-t-il, que c’était un homme qui avait un esprit totalitaire
- c'est-à-dire qu’il avait la volonté dans son pays que tout le monde
marche dans la même direction - Il voulait à la fois construire l’Etat
et la Nation (...).
Poursuivant, André Lewin a indiqué qu’il
était fasciné par Sékou Touré à cause notamment de sa potentialité
intellectuelle. En ajoutant, par ailleurs, que Sékou avait regretté
depuis 1958 de n’avoir pas pu rétablir une relation normale avec la
France.
« Quelque mois avant sa disparition, un docteur qui le
diagnostiquait d’une maladie très sérieuse chez lui, il lui a demandé :
« Est-ce que j’aurai le temps de vivre assez longtemps pour réparer le
tors que j’ai fais à mon peuple », s’est-il rappelé.
Plus loin,
l’ancien ambassadeur de France en Guinée a regretté le fait que la
capitale guinéenne n’a pas véritablement changé depuis qu’il a quitté
ses fonctions d’ambassadeur depuis 1979.
« A chaque fois que je
reviens à Conakry, je suis fasciné parce que la capitale n’a pas
changé. Et désoler de voir ce qui a changé malheureusement l’état de la
ville, est un véritable désastre. Je vois combien le courage des
habitants à faire face à ces difficultés », a-t-il conclu.
Il
faut noter qu’André Lewin a été le premier ambassadeur de France en
Guinée (1975-1979) et a beaucoup contribué à la normalisation des
relations entre l’axe Paris-Conakry.