Le projet Robocast a conçu un nouveau robot de neurochirurgie, divisant par dix l’effet du tremblement de la main du chirurgien.La Commission européenne annonce ce lundi que des chercheurs
allemands, italiens, israéliens et britanniques bénéficiant de fonds de
l’Union européenne ont réalisé « un progrès décisif en matière de
neurochirurgie robotisée ».
Le projet
Robocast a permis l’élaboration d’un nouveau type de robot, avec « deux
avantages majeurs pour les chirurgiens: 13 degrés (types) de liberté,
contre les quatre que maîtrisent les mains humaines lors d’une chirurgie
mini-invasive, ainsi que le ‘retour d’effort’, à savoir les signaux
physiques permettant au chirurgien d’évaluer les tissus et de percevoir
l’intensité de la pression appliquée pendant l’opération.
Tests concluants sur des mannequinsCe robot a effectué des neurochirurgies endoscopiques précises sur
des mannequins. Une fois prêt pour des interventions sur l’homme, il
pourrait atténuer les souffrances de millions d’Européens atteints de
tumeurs ou de troubles tels que l’épilepsie, la
maladie de Parkinson et la maladie
de Gilles de la Tourette. »
La neurochirurgie endoscopique consiste à introduire une sonde dans
le crâne, via un minuscule orifice appelé trou de trépan, pour manipuler
des tissus ou recueillir du sang ou d’autres liquides, indique la
Commission.
« Les robots permettent de diviser par dix le tremblement de la main
du chirurgien, d’où leur grande utilité pour protéger la fragile et
cruciale matière cérébrale. Jusqu’à présent, les robots n’avaient pas
satisfait aux tests pour des actes chirurgicaux aussi sophistiqués. »
Ces progrès sont salués par
Neelie Kroes,
vice-présidente de la Commission européenne chargée de la stratégie
numérique, qui a déclaré que « si nous parvenons à réduire les délais
d’attente et à fournir de meilleurs résultats aux patients dans un
contexte de vieillissement de la population européenne, je crois que
nous serons largement récompensés pour nos investissements dans des
projets technologiques de ce type financés par l’UE ».
Parallèlement, des recherches ont été entamées dans le cadre d’un projet de suivi, baptisé
Active.
Ces recherches en neurochirurgie robotisée concernent les opérations
qui exigent que le patient reste éveillé. Jusqu’à trois robots (dont
deux sont équipés de capteurs et d’effecteurs terminaux pour opérer et
un atténue activement les mouvements de la tête) devraient coopérer et
assister le chirurgien lors de l’opération.
Le projet Robocast a commencé en 2008 et a donné lieu à des essais
chirurgicaux sur des mannequins en 2011. Le projet Active a débuté en
avril 2011 pour une durée de quatre ans et a reçu 5,77 millions d’euros
sur le financement total de 7,62 millions d’euros octroyé par la
Commission.
400 millions d’euros de soutien européen à la recherche en robotiqueCes annonces adviennent au début de la
semaine européenne de la robotique, qui a lieu du 28 novembre au 4 décembre (
350 événements dans l’UE).
En 2010, précise la Commission, la demande mondiale de robots et de
produits connexes représentait environ 15,5 milliards d’euros, dont
quelque 3 milliards en Europe.
Au titre du
7e programme‑cadre de recherche et développement (2007-2013), la Commission européenne a
consacré environ 400 millions d’euros à une centaine de projets de
recherche en robotique.